Les installations de bains au Caire

Jeudi 17 Décembre 2020-00:00:00
' Père Gérard Viaud

Le premier guide touristique sur l'Egypte fut édité vers le milieu du XIXème siècle par le dr Emile Isambert, dont la deuxième édition date de 1878. C'est un livre très précieux pour connaître la ville du Caire telle qu'elle était à cette époque. 

Parmi ses nombreuses descriptions, Isambert parle des bains turcs du Caire, ceux de l'ancienne ville, ainsi que ceux de Boulac. Ces bains tenaient une place importante dans la vie des Cairotes et ils étaient des lieux de réunion et de conversation. 

Ces bains étaient, en général, composés de trois salles différentes. La première, appelée « maslakh », servait de vestiaire où les clients se déshabillaient. Une fontaine de marbre, alimentée par un jet d'eau, garnissait le milieux de cette salle qui était entourée d'estrades et de divans garnis de tapis et de coussins. 

Une fois débarrassé de ses habits, le baigneur, enveloppé dans un grand pagne de coton, chaussé de sandales de bois, pénétrait dans la seconde salle. Là, l'air était saturé de vapeur d'eau à un degré élevé. Le baigneur était étendu sur une grande table de marbre où un garçon lui faisait un massage superficiel et il était alors conduit dans une troisième salle, la partie la plus chaude de cette installation de bains. Là, se trouvait un bassin rectangulaire dans lequel s'écoulait lentement de l'eau bouillante, alimentant le bassin et provoquant cette opaque buée provenant de la vapeur d'eau. Dans cette atmosphère, la transpiration était abondante. Le baigneur pouvait aller se plonger dans un bassin d'eau tiède ou froide. Ensuite, un masseur le prenait en main armé d'un gantelet de poil de chameau qu'il passait sur tout le corps du patient, les articulations, les épaules, les bras, les jambes et les vertèbres, l'enduisant de savon et déversant sur lui des écuelles d'eau tiède. Le baigneur sortait tout revigoré de cette opération. 

G.V